mercredi 10 février 2010

Léo Loden a la frite


"Spéculoos à la plancha" est la 19 ° livraison du privé marseillais pour une enquête policière rondement menée dans les milieux de la bd et des collectionneurs du dit 9° Art. C'est sans doute pour ça que cet album bénéficie de deux couverture, une normale et une spéciale Angoulême. On y retrouve tous les ingrédients qui font les succès des Léo Loden, de l'action, de l'aventure, de l'humour, les accrochages entre Léo et sa douce et tendre (si, si, si ) des personnages secondaires pittoresques comme Tonton Loco et l'ex-colonel Yvan Delabibine, .....

Le plus de cet album, c'est qu'il nous promènent dans les deux villes saintes de la BD, Angoulême et Bruxelles et surtout qu'il regorge de clins d'oeil au petit landernau de la bd



Arleston nous balade dans les coins touristiques de Bruxelles, du Manneken Pis à la Grande Place, en passant par le Palais de Justice et ses travaux si ..... embellissants. Et, quand Tonton Loco a des mots avec une autochtone, il ne peut s'agir que d'une des héroïnes oh combien célèbre en Belgique, la volcanique Sidonie crée par le trop ignoré Willy Vandersteen.

Cet album est aussi l'occasion de faire la connaissance d'un des Papes de l'édition Française dont la représentation mérite de figurer à la droite de celle du rédac-chef de Polite dans les pages du regretté Achille Talon

Et, c'est aussi dans cette aventure que l'on trouvera le dernier caméo ou le premier hommage à l'un des derniers grands de l'âge d'or de bd franco-belge, Tibet

lundi 8 février 2010

Oldies but goldies

Fred Treglia est un passionné et aime à faire partager sa passion. Au sein des éditions Univers comics unlimited, il explore les bd oubliées d'éditeurs américains et nous les livre.
Voilà quelques unes de ses dernières publications récupérées lors d'angoulême 2010 sur le stand qu'il partageait avec Reedman et JM Arnon. Du beau monde de l'édition alternative


Des femmes fatales, des héroïnes "gorgeous et des super-héros qui font le coup de poing contre la pègre : voila ce qu'on retrouve dans les pages de cette anthologie des grands noms du golden age sous des couvertures de Chris Malgrain.



D'autres titres sont dédiés à des sous-genres des comics : l'horreur, la space fantasy, les comics de fille (romance mais aussi aventures avec Princesse Pantha ou Malu the slave girl).


Dans la série Golden Legend, on trouve des adaptations bd des grands mythes populaires : la première adaptation de Dracula, certes un peu moins r'n'r que celle de Wolfman et de Colan et les trois aventures de Cromm, le barbare "conanisant" de Gardener Fox
Fred déborde de projets aussi alléchants les uns que les autres. Il faut donc de toute urgence s'embarquer dans sa machine à remonter le temps si l'on veut découvrir autre chose que les bd bien léchées que l'on trouve par dizaine en piles dans les supermarchés culturels.
Un petit détour s'impose sur
http://fredcomics.over-blog.com/

vendredi 5 février 2010

Angoulême 2010 : un cru au bouquet terne


La grande messe de la bd vient de s’achever pour la 37 ° fois.
Passons sur le palmarés qui est plutôt pas mal surtout pour le Grand Prix (Baru) et pour l’album jeunesse (Lou), peut être un peu moins pour le Fauve d’Or (Pascal Brutal) mais, après tout, pourquoi pas ? OK, les albums de Satouf sont funs mais, de là à dire qu’il s’agit du meilleur album de l’année, il y a un pas qui a été franchi. Néanmoins, ce palmarès réconcilie un peu tout le monde en sacrant Jérôme K Jérôme Bloche de Dodier comme meilleur série.

dessin piqué à Relom et à La Charente Libre
Parlons plutôt de la manière dont les exposants festivaliers ont pu vivre cette édition. Parlons donc de la fréquentation. Trois tendances. Une baisse de la fréquentation attribuée par Franck Boudoux, le Délégué Général du Festival, au mauvais temps. Comme si les précédents Angoulême étaient caractérisés par leur ensoleillement. J’ai encore en mémoire une précédente édition, celle où l’espace zine s’était retrouvé en bas d’une pente copieusement verglacée, rapport au fait qu’il avait neigé d’abondance. Moi, spontanément, je pencherai plutôt pour expliquer cette baisse de visiteurs sur le prix du billet d’entrée. 14 € !!!!! En ces temps où le pouvoir d’achat fuit les petites mains d’Omnichouchou comme neige au soleil, il me semble un rien excessif.
La deuxième tendance fut la multiplication de badeaux venus avec des oursins dans les fouilles, grappillant ici et là, catalogues, posters, magazines offerts, casquettes des Tuniques Bleues et autres gratuités et parcourant le FIBD sans bourse déliée. Leur maigre pécule culturel ayant été d’ailleurs peut être englouti par le prix d’entrée.
La troisième tendance fut celle des démarcheurs. Si nous avions eu autant de visiteurs intéressés par nos jolis albums pour enfants pas sages que d’imprimeurs proposant des prix défiant toute concurrence, de traductrices persuadées que le futur de la bd se trouve à London ou de postulants auteurs, tous plus talentueux et motivés les uns que les autres, alors, là, oui, Angoulême 2010 eut été un succès pour nous. Hélas …………..

Que l’on ne s’y méprenne pas, aller à Angoulême reste une fête que nous ne raterions pas pour tout un empire. Même si cette édition ne fut pas la plus conviviale (pas une visite d’un officiel sur notre stand, pas un café, ….) ni la plus rock’n’roll. C’est l’occasion de voir des trucs sympas comme Coyote tentant d’ouvrir une porte à coup d’épaules pendant qu’à notre stand distant de quelques mêtres on a un client qui est policier en civil chargé de la sécurité du Festival. C’est aussi l’occasion chaque année de prendre le pouls de la bd, de voir ou de revoir des potes (les Toto’s Bros, Dany, Dadafufu, Stephane, Loulou, Serge Carrere, Bac, Fred Treglia, Tony Larivière, Nico Otero, Keramidas, Guarnido, Pellet, ……….. ; et plein d’autres que j’oublie). Ce fut aussi l’occasion d’établir une tête de pont dans un bar sympa, « L’esplanade ». Encore un « Surfer », Madame Marie !
Il faut faire attention que le FIBD ne devienne pas seulement la « machine à fric » dénoncée par Jean-Luc Masbou, dans la Charente Libre du 30/01/2010. Peu de considérations pour les auteurs, pas de chaleur et surtout le fait de passer pour des guignols si l’on ne fait pas dans l’autofiction ou la bd d’introspection en n&b. Sur notre stand, on a un peu ressenti la même chose en ne vendant pratiquement que la bd de boules de Filobedo. On a eu un peu l’impression qu’à Angoulême, soit on fait du cul, soit on est un blockbuster en pile dans tous les centres commerciaux ….. euh culturels, soit on fait de la délectation morose dessinée avec les pieds, soit on boit de la Vodka. Nous, on boit !

Cependant, on doit saluer le fait que le FIBD s’ouvre aux nouvelles technologies comme les BD sur ordi ou sur smartphones. Là, il remplit parfaitement son rôle de découvreur, d’expérimentateur de pistes nouvelles. Il est évident qu’Internet, les forums, les blogs, les sites communautaires d’ »edinautes » comme, par exemple, Manolosanctis sont appelés à jouer un rôle important. Aujourd’hui, la création de bd, l’expérimentation ne se fait plus forcément dans un garage, en agrafant des photocopies réalisées à la sauvette au bahut ou au boulot en buvant de la bière chaude ! Mais, je pense que ces nouvelles technologies doivent être regroupées dans un espace pro comme celui des droits internationaux et non pas avec des éditeurs de bd traditionnels, fussent-ils des microstructures comme Le Gang !

partie du FIBD où notre stand était installé